Dans un monde en constante évolution, la question de la décentralisation de Bitcoin suscite des débats passionnés. Alors que des entités majeures comme Blockstream et Binance influencent le marché, il est crucial d’explorer si Bitcoin conserve réellement ses racines décentralisées ou s’oriente vers une centralisation inquiétante.
Bitcoin est-il encore décentralisé ?
Bitcoin est souvent considéré comme un système financier décentralisé permettant à des individus d’échanger de la valeur directement, sans intermédiaires comme les banques ou autres institutions financières. Satoshi Nakamoto, le créateur de Bitcoin, a même nommé son White Paper : « Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System ». Cela établit l’idée que les transactions doivent se faire de manière directe entre utilisateurs, imitant le fonctionnement des espèces sur un plan numérique.
La blockchain de Bitcoin est reconnue pour son potentiel décentralisé, facilitant les échanges de valeur sans intervention d’une autorité centralisée. Cependant, cette notion de décentralisation est souvent mal interprétée et parfois déformée par des projets récents, visant à donner une légitimité à leur modèle économique.
Bien qu’il soit juste de concevoir la décentralisation comme un spectre, cela ne signifie pas que toutes les formes de décentralisation sont comparables. En général, un système décentralisé doit être perçu comme un système résistant à la censure. De nombreux analystes affirment qu’une blockchain à elle seule ne garantit pas une résilience totale. En effet, même cette invention n’est pas dépourvue de limites. Aujourd’hui, un fait marquant émerge : près de 90 % des blocs de Bitcoin sont produits par seulement six entités.
Répartition du hashrate de Bitcoin
Cet aspect a été mis en lumière par un récent article de 0xb10c, un analyste spécialisé dans les observations concernant la décentralisation et la censure sur la blockchain de Bitcoin. Son analyse a révélé que six pools de minage représentent environ 90 % des templates, qui sont des ensembles de transactions composant les blocs minés.
La centralisation des pools de minage
Pour mieux comprendre le niveau de centralisation dans le réseau Bitcoin, il est utile de faire une comparaison avec Ethereum, où le modèle repose sur la preuve d’enjeu (PoS). Dans ce système, à peine deux producteurs génèrent 82 % des blocs, tandis que cinq d’entre eux en produisent jusqu’à 92 %. Ça soulève la question : la centralisation des templates sur Bitcoin représente-t-elle une menace réelle ?
En réalité, la centralisation des pools de minage ne doit pas être perçue comme une catastrophe imminente. Pour mettre cela en perspective, si les six acteurs dominants choisissaient de collaborer pour censurer des transactions spécifiques, cela créerait effectivement un obstacle : ces transactions ne disposeraient que de 10 % des blocs pour obtenir une confirmation, ce qui entraînerait des délais considérables pour les utilisateurs.
Plus préoccupant encore, ils pourraient en théorie tenter de prendre le contrôle de la chaîne en rejeter systématiquement les blocs contenant des transactions indésirables. Toutefois, il est essentiel de noter que la réalisation d’une telle attaque serait extrêmement difficile et peu probable dans la pratique. Ces pools ne détiennent pas un contrôle total ; ils ne sont qu’en charge de la création des templates, et le hashrate appartient au corps des mineurs eux-mêmes.
À l’instant où un pool décide de censurer, les mineurs indépendants pouvant quitter ce pool disposent d’une grande flexibilité. En l’espace de quelques minutes, ils pourraient choisir de quitter le pool de minage s’ils estiment que cela nuit à leur rentabilité. En conséquence, la censure ne nuirait pas seulement à des transactions particulières, mais également au BTC lui-même, un risque que la majorité des mineurs rationnels ne seraient pas prêts à prendre.
Ce mécanisme propre à la preuve de travail (Proof of Work), qui est la base du consensus de Satoshi Nakamoto, garantit une résilience à Bitcoin face à la censure potentielle.
Alors, avec cette concentration de production de blocs, il est logique de se demander ce qu’une telle situation pourrait entraîner. En théorie, si ces six pools réussissaient à s’accorder, une censure de grande ampleur serait envisageable. Cependant, ce type de coordination nécessiterait que les deux plus grands pools, basés en Chine et aux États-Unis, s’unissent, ce qui reste très peu probable étant donné leur contexte géopolitique opposé.
De plus, même dans ce scénario, il faudrait maintenir cette coopération face à la menace d’une baisse de rentabilité des mineurs en récompense des décisions prises par leurs pools. Cela montre que même en cas de centralisation apparente de la production de blocs, des garde-fous naturels existent grâce aux incitations économiques des acteurs impliqués.
En somme, bien que des pools de minage dominent le paysage de Bitcoin, la structure décentralisée du réseau ainsi que les mécanismes économiques en jeu contribuent à compliquer toute tentative de censure collective. Ainsi, même si la situation actuelle pourrait sembler préoccupante, il est essentiel de considérer la dynamique plus large qui garantit la résilience de Bitcoin.
Pour approfondir le sujet de la décentralisation de Bitcoin, vous pouvez consulter cet article sur Cointelegraph, qui offre des perspectives supplémentaires sur la manière dont ces enjeux techniques s’intègrent dans l’écosystème plus vaste des cryptomonnaies.
Bitcoin est-il vraiment décentralisé ?
Bitcoin a été conçu pour permettre à 2 individus d’échanger de la valeur en pair-à-pair, sans tiers de confiance. Cependant, près de 90 % des blocs sont produits par seulement 6 acteurs, ce qui pose la question de la centralisation.
Quels sont les risques de centralisation pour Bitcoin ?
Une centralisation accrue pourrait entraîner des risques de censure, où les acteurs majeurs pourraient collaborer pour rejeter certaines transactions. Cela menaçerait la neutralité et la résistance à la censure de la blockchain.
Comment la centralisation des pools de minage affecte-t-elle la blockchain ?
La centralisation des pools de minage pourrait sembler problématique. Cependant, il est difficile pour ces pools de s’entendre pour censurer des transactions, étant donné que les mineurs indépendants peuvent rapidement quitter un pool qui censurerait des transactions.
Pourquoi la géopolitique joue-t-elle un rôle dans la décentralisation de Bitcoin ?
Les deux plus grands pools de minage de Bitcoin se trouvent en Chine et aux États-Unis, des pays qui sont des opposants géopolitiques. Cette situation rend peu probable une collaboration entre eux pour une attaque commune contre le réseau.

Moi, c’est Édouard Bonenfant, passionné de finance. J’ai toujours aimé les chiffres, mais ce qui m’étonne, c’est comment un conseil peut transformer une vie. La finance, c’est plus qu’un métier, c’est une aventure.